Quand Jérémie écrit ce si beau texte on croirait entendre un poème sur Noël. Pourtant à l’époque, le prophète ne voit pas venir le Jour du Seigneur. Au contraire, le Peuple est confronté aux événements qui vont le conduire à la destruction de Jérusalem et à l’exil. Mais il annonce ce que Dieu lui fait voir : la libération, la joie.
C’est ainsi que, parfois, nous sommes à l’image de Bartimée : aveugles, ignorants l’avenir, parfois angoissés, cherchant à voir la lumière.
Ce fils de Timée, c’est à la fois l’image du Peuple d’Israël qui attend la délivrance, par-delà l’épreuve de l'exil qui s’annonce, et à la fois notre archétype : Peuple de Dieu qui chemine dans les ténèbres, se demandant parfois si le Christ n’est pas en train de dormir pendant que la tempête fait rage.
Dans la grâce immense que nous vivons comme chrétiens, il nous est donné de vivre de l’espérance. Ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais l’assurance que Dieu répondra aux cris que nous faisons monter vers Lui.
Quelle joie quand, enfin, Jésus se retourne et demande : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ».
Alors jaillit la prière du cœur : « que je voie ».
Que je voie… : où j’en suis de ma vie ? ; ou bien encore… où est le Sauveur ? , comme le demandait un chanteur de Biarritz. Même si la lumière n’est pas encore visible, ou encore très faible, l’espérance nous assure qu’elle viendra et illuminera le monde.