« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère »
« Tes enfants, tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe »
Le prophète Baruch, reprenant l’idée du grand Isaïe, redonne courage et espoir à tout un peuple déçu, fatigué d’attendre un Messie qui, décidément, ne vient pas.
De la part de Dieu, il remet de la poésie dans les cœurs. Non seulement, il ne faut pas baisser les bras, mais on peut anticiper le moment où la joie sera de nouveau sur les visages, où l’ardeur à vivre sera revenue, où la vie sera redevenue libre, où les ennemis n’auront pas le dessus.
L’image qui est sous-jacente, c’est celle de la route à travers le désert.
Certes, pour les déportés, la route apparaît rude, le soleil brulant, les chemins tortueux et dangereux.
La perspective de la vie en exil et de l’esclavage sous le joug de nouveaux maîtres, rend le chemin plus rocailleux.
Sur les mêmes parcours, mais au retour, les cœurs sont dans la joie, les pas plus légers, les têtes se redressent, l’espérance renaît.
En ce temps d’Avent, notre chemin est à voir dans la perspective du retour. Laissons derrière nous les esclavages, les options mortifères, les soupçons ou les oppositions. Tournons le dos au défaitisme qui enferme celui qui le subit dans un passé d’échec.
A l’inverse, chaussons les lunettes que Dieu nous donne. Nous sommes avec des frères et des sœurs, pour marcher, sous la houlette du Bon Pasteur, vers la cité céleste, vers la délivrance.
C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière ! Avec ceux qui étaient en l’église Saint Joseph, mercredi dernier, pour la messe « rorate », nous avons fait l’expérience de l’Église, communauté croyante qui marche ensemble vers le Christ, lumière des nations.
Seuls, nous n’aurions peut-être pas fait l’effort de nous lever si tôt, mais si c’est pour nous retrouver en communauté, si c’est pour prier ensemble pour notre monde, portant le travail des gens qui commencent tôt, des personnes malades ou en difficulté, nous avons été en communion avec ces priants des monastères qui, fidèlement, offrent leur vie pour nous tous.
Notre Dieu nous a donné un signe qu’il œuvre dans ce monde pour lui offrir le salut.
Cette joie, sensible, nous aide à nous porter les uns les autres, et, telles des personnes revenant de l’exil, nous avançons vers Celui qui est « lumière née de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu »