Le Mot Curé Ce texte si connu des Béatitudes donne des clefs de lecture de notre histoire humaine.
Que l’on pense à la vie du Christ Jésus, ou à celle de l’un des prophètes des temps passés, que l’on pense à notre propre vie, ces paroles de l’Évangile ont quelque chose à nous dire.
Quand on vit l’instant présent, il semble que le bonheur, c’est d’avoir à manger, de rire, d’être bien considérés des autres hommes ; la déprime, elle, arrive plutôt dans les moments de famine, d’épidémie, de solitude, de persécution.
Mais, le Christ nous apprend à vivre du Royaume éternel. Et la perspective se trouve inversée.
Si nous relisons la Passion de Jésus, ce ne sont que persiflages, moqueries, coups, faux jugements… Que de larmes qui coulent des joues de Marie et des femmes auprès de la Croix, que de lamentations auprès du condamné, à la manière des usages du moyen orient.
Et pourtant, c’était le temps où Jésus nous enlevait le poids de notre péché, nous sauvait et nous ouvrait la perspective de la « récompense dans les cieux ».
Ces prophètes, qui, sur le moment, ont été enfermés, condamnés au silence, ou même tués… les gens de leurs époques croyaient faire taire les jérémiades, les reproches, les « prophètes de malheurs » comme ils disaient. Ils oubliaient simplement qu’en agissant ainsi, ils manifestaient leur refus de changer leur façon de vivre, leur refus de voir leur péché et la route qui les a menés à la perdition. D’où la remarque amère de Jésus.
Mais, Jésus renverse cet ordre des choses. Même sur la Croix, il prie pour ses détracteurs et persécuteurs. Il offre ses souffrances et sa mort pour le salut des pécheurs. Voilà l’œuvre admirable du Seigneur, résumée en peu de mots par Saint Paul : « le Christ est ressuscité des morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis » Oui, grâce au Christ, nous qui étions morts par nos péchés, la vie de ressuscités s’ouvre à nous. Bienheureux sommes-nous… le Royaume de Dieu nous est accessible !