Pape François 22 juin 2022 En ce jour où le Pape a reçu les époux chrétiens, il a répondu à quelques-uns des témoignages de ces couples : Luigi et Serena, (…) Quand vous avez expliqué la raison qui vous a poussé à faire baptiser vos enfants, (…) vous avez dit une très belle phrase : "Malgré les efforts humains les plus nobles, nous ne nous suffisons pas". C’est vrai, nous pouvons avoir les plus beaux rêves, les idéaux les plus élevés, mais à la fin nous découvrons aussi nos limites – c’est une sagesse de connaître ses limites –, ces limites que nous ne surmontons pas seuls, mais en nous ouvrant au Père, à son amour, à sa grâce. Telle est la signification des sacrements du Baptême et du Mariage : ils sont l’aide concrète que Dieu nous donne pour ne pas nous laisser seuls, parce que "nous ne nous suffisons pas". Cette phrase, cela a fait tellement de bien de l’entendre : “nous ne nous suffisons pas”.
Nous pouvons dire que, lorsqu’un homme et une femme tombent amoureux, Dieu leur fait un cadeau : le mariage. Un don merveilleux, qui a, en soi, la puissance de l’amour divin : fort, durable, fidèle, capable de se relever après chaque échec ou fragilité. Le mariage n’est pas une formalité à remplir. On ne se marie pas pour avoir "l’étiquette" de catholiques, pour obéir à une règle, ou parce que l’Église le dit ou pour faire une fête ; non, on se marie parce que l’on veut fonder le mariage sur l’amour du Christ, qui est solide comme un roc. Dans le mariage, le Christ se donne à vous, afin que vous ayez la force de vous donner mutuellement l’un à l’autre. Donc courage ! La vie familiale n’est pas une mission impossible ! Avec la grâce du sacrement, Dieu en fait un voyage merveilleux à faire avec Lui, jamais seul. La famille n’est pas un bel idéal, concrètement inaccessible. Dieu garantit sa présence dans le mariage et dans la famille, non seulement le jour des noces, mais toute la vie. Et Lui, il vous soutient chaque jour sur votre chemin.
Paul et Germaine, vous avez eu le courage de nous raconter la crise que vous avez vécue dans votre mariage. Nous vous en remercions, car dans tout mariage il y a des crises : il faut se le dire, il faut le révéler et s’engager sur la voie pour les résoudre. Vous n’avez pas voulu adoucir la réalité avec un peu de sucre ! Vous avez nommé toutes les causes de la crise : le manque de sincérité, l’infidélité, le mauvais usage de l’argent, les idoles du pouvoir et de la carrière, la rancune grandissante et l’endurcissement du cœur. Pendant que vous parliez, je pensais que nous avons tous revécu l’expérience de la douleur ressentie face à des situations similaires de familles divisées. Voir une famille se désagréger est un drame qui ne peut nous laisser indifférent. Le sourire des époux disparaît, les enfants sont perdus, la sérénité de chacun s’évanouit. Et la plupart du temps, on ne sait pas quoi faire. (…)
Le pardon, frères et sœurs, le pardon guérit toute blessure, le pardon est un don qui découle de la grâce avec laquelle le Christ comble tout couple et toute famille quand on le laisse agir, quand on se tourne vers lui. Il est très beau que vous ayez célébré votre “fête du pardon” avec vos enfants, en renouvelant les promesses de mariage lors de la célébration eucharistique. Cela m’a fait penser à la fête que le père organise pour le fils prodigue dans la parabole de Jésus (cf. Lc 15, 20-24). Sauf que cette fois, ce sont les parents qui s’étaient perdus, pas l’enfant ! Les “parents prodigues”. Mais cela aussi est beau et peut être un grand témoignage pour les enfants. (…) ils se souviendront que le Seigneur nous relève, que nous sommes tous des pécheurs pardonnés, que nous devons demander pardon aux autres et que nous devons, nous aussi, pardonner à nous-mêmes. Cette leçon qu’ils ont reçue de vous restera à jamais dans leur cœur. Et cela nous a fait aussi du bien de vous écouter : merci pour ce témoignage de pardon ! Merci beaucoup.