Père Amednikou sur le 13ème dimanche de l’année A (extraits) Le message d’amour est l’épine dorsale de l’enseignement du Christ qui à maintes reprises a insisté sur le lien indissoluble entre l’amour de Dieu et celui du prochain, à plus forte raison l’affection pour sa propre famille.
Ces propos de Jésus font en effet écho à cet appel lancé par Dieu lui-même au peuple d’Israël dans le Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… » (Dt6,4). Il est question ici d’une option préférentielle, Jésus ne dit pas que celui qui aime son père ou sa mère n’est pas digne de lui, mais plutôt celui qui les aime plus que lui est indigne de lui.
Préférer le Christ ne veut donc pas dire que nous ne devons pas aimer nos proches. Ce qu’il attend de nous, c’est que nous lui donnions la première place. Quand le Christ a la priorité dans notre vie, il devient notre modèle. Nous aussi, nous pouvons aimer les autres de plus en plus à la manière de Jésus. Quand des jeunes fiancés décident de s’unir pour la vie, cela ne veut pas dire qu’ils renient leurs familles, leurs parents, leurs amis. C’est la même chose dans notre relation au Christ : le préférer c’est devenir capable d’aimer les autres en vérité. Lui-même nous recommande d’aimer Dieu de tout notre cœur et d’aimer notre prochain comme-nous-mêmes. L’amour de Dieu va de pair avec l’amour du prochain. « Si quelqu’un dit j’aime Dieu et qu’il déteste son frère, celui-là est un menteur » (1Jn4, 20).
Quand saint Matthieu écrivait cet Évangile, il s’adressait à des croyants qui devaient faire un choix difficile dans leur démarche de conversion. Bien sûr, ils étaient heureux d’adhérer au Christ ; mais en même temps, ils étaient incompris et rejetés par les membres de leurs familles, parfois même persécutés. Mais, malgré ces menaces, beaucoup ont choisi de rester fidèles à leur attachement au Christ. Ayant donc fait l’option préférentielle du Christ, ils ont par amour pour lui accepté de prendre leurs croix pour le suivre. « Si quelqu’un m’aime, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».