Homélie du Pape François - Basilique de Saint-Pierre, 26 janvier 2020 Si nous voyons le lieu où Jésus a commencé à prêcher, nous découvrons qu’Il a commencé dans les régions considérées alors comme "ténébreuses". (…) Galilée des nations : la région où Jésus a commencé à prêcher était appelée ainsi parce qu’elle était habitée par divers peuples, elle était un vrai mélange de peuples, de langues et de cultures. La Route de la mer, qui était un carrefour, en effet, passait par là. Y vivaient des pécheurs, des commerçants et des étrangers : ce n’était évidemment pas le lieu de la pureté religieuse du peuple élu. Et pourtant, Jésus a commencé par-là. (…) Il a commencé par une périphérie.
Nous pouvons en recueillir un message : la Parole qui nous sauve ne va pas à la recherche de lieux préservés, stérilisés, sûrs. Elle va dans nos complexités, dans nos ténèbres. Aujourd’hui comme hier, Dieu désire visiter ces lieux où nous pensons qu’Il ne va pas. Que de fois c’est nous, au contraire, qui fermons la porte, préférant tenir cachées nos confusions, nos opacités et nos duplicités. Nous les scellons en nous, pendant que nous allons vers le Seigneur avec quelque prière formelle, en faisant attention que sa vérité ne nous secoue pas à l’intérieur. Et cela, c’est une hypocrisie cachée. Mais Jésus, nous dit l’Évangile d’aujourd’hui, « parcourait toute la Galilée ; Il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie » (v. 23) : à travers toute cette région multiforme et complexe. De la même façon, Il n’a pas peur d’explorer nos cœurs, nos lieux les plus rudes et les plus difficiles. Il sait que seul son pardon nous guérit, que seule sa présence nous transforme, que seule sa Parole nous renouvelle. A Lui qui a parcouru la Route de la mer, ouvrons-Lui nos routes les plus tortueuses – celles que nous avons en nous, et que nous ne voulons pas voir ou que nous cachons -, laissons entrer en nous sa Parole, qui est « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur » (He 4, 12).