Nous entrons dans cette période de grâce que l’Église nous propose. Et l‘Évangile choisi aujourd’hui nous donne le Seigneur Lui-même en exemple. Quarante jours pour intensifier notre effort permanent de conversion comme le Christ au désert : cette période est voulue par l’Esprit Saint afin de manifester la première victoire du Christ sur Satan. Je sais qu’il est mode aujourd’hui de ne plus vouloir parler du diable. Malheureusement la réalité de son existence est attestée, non seulement par l’enseignement direct du Christ, mais également par la manifestation de son action dans le monde. Il y a donc nécessité d’entrer dans un combat à la fois spirituel et physique pour éviter d’entrer dans ses tentations. Même si cette année, le texte ne nous donne pas les trois tentations formelles que nous trouvons chez saint Luc, nous avons suffisamment à la mémoire cet épisode pour bien retenir l’exemplarité d’un effort physique et matériel fourni par Jésus pour lutter contre le mal qui se présente à Lui. A nous de prier l’Esprit Saint afin qu’Il nous inspire les efforts ou sacrifices que le Seigneur nous invite à mettre en place pendant ces quarante jours en vue de notre plus grand bien spirituel. Nous avons souvent l’impression que ne rien ne change vraiment dans notre vie : c’est peut-être que nous n’en prenons pas vraiment les moyens. S’il s’agit d’une conversion purement théorique et intellectuelle, ne nous étonnons pas que rien ne se fasse. C’est tout notre être que nous devons convertir, dans notre corporalité et notre spiritualité. Une sorte de mépris s’est installé dans nos mentalités religieuses actuelles pour les simples efforts et sacrifices que nous pouvons offrir au Seigneur. Cette attitude est bien triste. Elle révèle d’abord un orgueil intellectuel qui dédaigne la simplicité au profit d’une théorisation compliquée qui ne mène à rien. Ensuite, elle peut empêcher l’union à Dieu véritable : nous ne saurons pas offrir les grandes souffrances de notre vie pour les unir à celles du Christ car nous aurons méprisé d’offrir les plus petites et les plus humbles. Oui convertissons-nous et croyons à la Bonne Nouvelle comme nous y invite le Seigneur : que tout notre être se tourne vers Lui avec la joie d’avancer vers Lui !