Le Seigneur agit toujours en vue de notre bien. A travers les événements qu’Il fait vivre à ses apôtres pour leur propre affermissement dans la Foi, c’est notre propre enracinement que le Seigneur veut consolider. Aujourd’hui, l’Église nous invite à méditer le Mystère de la Transfiguration. Il y a d’abord le Christ dans sa gloire. Elle nous est habituellement cachée. Toute la tradition biblique nous enseigne notre incapacité à contempler Dieu tel qu’Il est. Les limites de notre humanité, la misère de notre péché nous empêchent de contempler Dieu dans la grandeur de sa beauté et de sa pureté. Mais nous avons quand même besoin d’une certaine perception à travers nos sens de ce qu’est Dieu et sa puissance. Un simple discours théologique et intellectuel ne peut pas nous suffire. Notre intelligence pourrait peut-être s’en contenter, mais tout le reste de notre être, spirituel ou corporel, aura besoin d’un signe plus tangible. Comme le Seigneur en a parfaitement conscience, Il comble ses apôtres et à travers eux, Il nous comble. Moïse et Elie nous rappellent tout l’Ancien Testament avec sa Loi et ses prophéties. C’est toute l’histoire de notre salut qui est rassemblée dans les trois personnages centraux. La Loi de Moïse comme conséquence nécessaire du péché qu’il faut encadrer et révéler ; les prophéties représentées par Elie qui annoncent la rédemption dans le Christ pour annuler le péché. Au centre le Christ qui est le Salut et la Victoire sur le péché. Nous pouvons retrouver sur l’autel ces trois entités : la Croix encadrée par les cierges (les cierges placés de manière symétrique de chaque côté de la croix symbolisent en premier lieux le Christ au centre des deux Testaments ; mais nous pouvons également y voir symboliquement la Transfiguration). Les trois disciples, les trois proches par la hiérarchie et par le cœur. Pierre c’est l’Église hiérarchique qui confirme dans la Foi. Jacques et Jean, c’est l’Église du cœur, de sainteté, qui porte vers le Seigneur dans l’élan d’un amour authentifié par le magistère de Pierre. Les deux sont inséparables, comme sont inséparables Vérité et Charité, comme sont inséparables théologie et pastorale. Enfin la voix du Père. Au baptême du Seigneur, cette voix se fait entendre en s’adressant directement au Christ : « Tu es mon Fils bien aimé ». Ici, c’est aux disciples que le Père s’adresse. Nous sommes dans la Révélation : c’est le cœur des disciples qu’il faut toucher pour les préparer aux épreuves de la Passion comme notre méditation de la Transfiguration nous prépare aux épreuves de notre vie quotidienne avec ses croix.
Le chemin du Carême est tout illuminé par la Gloire de la Transfiguration !
Le chemin de notre vie est tout illuminé par la Gloire de la Résurrection !
Que le premier illumine le second pour la gloire de notre résurrection !