“Jésus se rendit dans son lieu d’origine“ où il n’est pas reçu
Commentaire du Pape François le 4 juillet 2021 Pourquoi les compatriotes de Jésus ne le reconnaissent-ils pas et ne croient pas en Lui ? Pourquoi ? Quel est le motif ? Nous pouvons dire, en quelques mots, qu’ils n’acceptent pas le scandale de l’Incarnation. Ils ne connaissent pas ce mystère de l’Incarnation, mais ils n’acceptent pas le mystère. Ils ne le savent pas, mais le motif est inconscient, et ils sentent qu’il est scandaleux que l’immensité de Dieu se révèle dans la petitesse de notre chair, que le Fils de Dieu soit le Fils du charpentier, que la divinité se cache dans l’humanité, que Dieu habite dans le visage, dans les paroles, dans les gestes d’un homme simple. Voilà le scandale : l’incarnation de Dieu, le fait qu’il soit concret, sa « quotidienneté ». Et Dieu s’est fait concret dans un homme, Jésus de Nazareth, Il s’est fait compagnon de route, Il s’est fait l’un de nous. « Tu es l’un de nous » : le dire à Jésus, c’est une belle prière ! Et parce qu’Il est l’un de nous, il nous comprend, Il nous accompagne, Il nous pardonne, Il nous aime tant. En réalité, Il est plus commode d’avoir un dieu abstrait, distant, qui ne s’immisce pas dans les situations et qui accepte une foi éloignée de la vie, des problèmes, de la société. Ou bien nous aimons croire à un dieu « à effets spéciaux », qui ne fait que des choses exceptionnelles et qui donne toujours de grandes émotions. Au contraire, chers frères et sœurs, Dieu s’est incarné : Dieu est humble, Dieu est tendre, Dieu est caché, Il se fait proche de nous en habitant la normalité de notre vie quotidienne. Et alors, comme les compatriotes de Jésus, nous risquons de ne pas le reconnaître quand Il passe. Je redis cette belle phrase de saint Augustin : « J’ai peur de Dieu, du Seigneur, quand Il passe ». Mais Augustin, pourquoi as-tu peur ? « J’ai peur de ne pas Le reconnaître. J’ai peur du Seigneur quand Il passe. Timeo Dominum transeuntem ». Nous ne le reconnaissons pas, nous nous scandalisons de Lui. Demandons-nous comment est notre cœur par rapport à cette réalité.