L’évangile de ce dimanche au regard des us et coutumes contemporaines a quelque chose du poil à gratter. Doit-on pour autant ignorer cette page biblique au prétexte d’une différence de contexte historique et culturel ? Les pharisiens ne questionnent pas pour avoir une réponse mais pour piéger Jésus. Ils ne questionnent pas sur la Loi en tant que telle - elle ne saurait être remise en question - mais sur ses conditions conjecturelles d’application.
Jésus ne répond pas car il ne saurait se substituer à la liberté et au discernement des hommes. Il renvoie, d’une part, à Dieu et à son projet, et, d’autre part, à la dureté du cœur humain qui vient contrarier ce projet.
Quand nous questionnons la Foi, l’Église, le Christ, Dieu pourquoi le faisons-nous ? Pour nous dédouaner d’un discernement, pour piéger l’autre ?
Deux thèmes apparaissent dans ce passage d’évangile. Le mariage et l’enfance. A bien entendre le récit, on se rend compte que deux questionnements sont sous-entendus. Dans la question des pharisiens, il s’agit finalement de demander si on a le droit de ne plus aimer. Dans le signe des enfants donné par le Christ, ce qui semble sous-entendu dans leur mise à l’écart par les disciples c’est le refus de l’origine comme fondatrice de la dignité de la personne.
La mission du Christ, ce pourquoi le Verbe s’est fait chair, consiste aussi à se révéler comme le Fils de Dieu, de confirmer que Dieu est amour et qu’Il n’est pas seulement le Dieu de nos Père mais qu’il est notre Père.
Comment le Christ pourrait-il dire que ne pas aimer est un droit, que nous ne recevons pas la vie de Dieu et de nos parents ? Il n’y a de droit qu’au bien et à la vie, pas au mal et au rejet de l’autre. Ce n’est donc pas la loi de Dieu, l’Évangile et les principes fondamentaux de vie qu’il faut changer, mais le cœur de l’homme.