Notre Dame du Rocher

XXXIIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

XXXIIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Le 8 novembre 1918, l'armée allemande était à bout de souffle et donc contrainte de demander un armistice. Mais le maréchal Foch, commandant des troupes alliées, reçut la délégation allemande avec, à la tête, le social-démocrate Matthias Erzberger qui demanda formellement un cessez-le-feu. Foch leur soumit un papier avec les conditions alliées, mais ne leur laissa que trois jours pour y répondre. Les Allemands acceptèrent les conditions au bout de trois jours. Ainsi, le 11 novembre 1918 à 11h, pour la première fois depuis quatre ans, les armes se turent. Les cloches des églises sonnèrent tout au long du front à cette heure-là. Enfin, la paix !
Cette date n'a pas été choisie par hasard par le maréchal Foch. Fervent catholique, qui assistait à la messe tous les jours durant la guerre, avait un amour particulier pour saint Martin, saint évêque de Tours au 4e siècle, patron de la France et dont la fête est célébrée le 11 novembre, jour de son inhumation en 397 (il était entré au ciel justement un 8 novembre !). Foch attribuera toujours la paix à l'intercession de ce grand saint. Sur un ex-voto, sur les murs de la crypte de la basilique Saint-Martin à Tours, près du tombeau du saint évêque est écrit : « À saint Martin – 11 novembre 1918 – Foch – Maréchal de France ». Le maréchal se sentait compris dans ses épreuves par saint Martin, ancien soldat lui-même dans un régiment d'élite de cavalerie de l'armée romaine.
Né à Sabaria en Hongrie, ce dernier avait laissé le métier des armes pour consacrer sa vie à Dieu. Il ne voulait être ni prêtre, ni évêque mais aurait préféré vivre en simple moine dans le monastère de Moirmoutier qu'il avait fondé en 375. Mais la Providence divine l'appelait à une autre charge, celle de pasteur des âmes dont il s'acquitta avec un zèle et une charité si grande que, à sa mort, personne ne doutait de sa sainteté. Il fut le premier saint canonisé par l'Église qui n'est pas mort martyr. Ce saint évêque fut un des premiers qui évangélisa les campagnes de la Gaule mais se rendait aussi facilement en outre-Rhin, à Trèves et ailleurs pour plaider plus d'une fois pour la vie de condamnés à mort. C'est pourquoi saint Martin a connu une grande popularité non seulement en France, mais aussi dans les pays germanophones où les enfants l'honorent encore aujourd'hui ce saint en marchant dans les rues avec des lanternes. Saint Martin est donc non seulement le saint patron de la France, mais fut également le saint patron de l'armée allemande, invoqué des deux côtés des tranchées par les soldats français et allemands.
Il n'est donc pas étonnant que le jour de l'Armistice coïncide avec la fête de la saint Martin. Malheureusement, en France, l'Armistice est aujourd'hui plus présent dans les esprits que la fête de la Saint-Martin. Heureusement, à Biarritz, nous avons conscience de l'importance des deux mémoires puisque saint Martin est le saint patron de notre ville. Nous allons d'ailleurs l'honorer par une procession ce soir à 18h à l'église Saint-Martin.
Que ce grand saint Martin qui fut puissamment à l'œuvre ce jour du 11 novembre 1918 puisse aussi intercéder pour la paix et l'unité dans nos sociétés européennes une fois de plus gangrenées par le cancer de la guerre. Saint Martin, apôtre de la paix, véritable saint européen, priez pour nous !
Publié le 08/11/2024