Une fugue en mode mineur
Une fugue nous dit le dictionnaire est définie comme le fait de s’enfuir momentanément du lieu où l’on vit habituellement. Un mineur en fugue est une personne ayant quitté « son lieu de vie habituel, son domicile ou une institution et s'est soustrait à l'autorité de la personne ou des personnes qui en ont la garde. » Mais une fugue, c’est aussi une composition musicale dans laquelle un ou deux thèmes sont répétés ou imités par des voix ou instrument entrant successivement et développés en contrepoint créant ainsi une conversation musicale complexe mais harmonieuse. Elle peut être en mode majeur si la tonalité générale est joyeuse ou en mode mineur si celle-ci est plus grave. Peut-être avons-nous là un double éclairage possible sur l’évangile de ce dimanche ?
Paradoxalement si Jésus semble s’identifier à un mineur en fugue, en réalité les vrais fugueurs sont Joseph et Marie qui ont quittés les affaires du Père où réside le Christ pour s’en retourner dans la foule et prendre un chemin de retour. Mais heureusement Marie et Joseph ne manque pas de rechercher vivement le Christ pour le ramener à la maison. Le texte nous fait comprendre que les affaires du Père sont aussi bien au Temple que dans la vie profane, la vie de famille en particulier, et c’est dans cette dernière que Jésus grandit en « sagesse et en taille. » La vie de Foi n’est pas une simple mélodie mais une fugue avec ses contrepoints où ce qui importe est le « sujet », c’est-à-dire ce qui est répété et développé tout au long de la pièce musicale. La leçon de notre texte biblique, le sujet, consiste en la recherche de Jésus et le désir de le garder dans nos vies afin qu’il y grandisse.
« Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits. Chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles ; glorifiez-vous de son nom très saint : joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face ; souvenez-vous des merveilles qu'il a faites, de ses prodiges, des jugements qu'il prononça (Ps 104). »