L’Évangile de ce dimanche nous offre un écho significatif du sermon sur la montagne de saint Matthieu, bien connu, mais cette fois : sermon sur la plaine selon saint Luc. Jésus y proclame les béatitudes, mais aussi des avertissements moins agréables qui résonnent comme des « malédictions ». Ce contraste dérange assez clairement : pourquoi opposer si fortement les pauvres et les riches, ceux qui pleurent et ceux qui rient ? La vie est elle aussi caricaturale ?
Ici, Jésus ne fait pas seulement un constat sociologique, il nous révèle la logique du Royaume de Dieu. Ce qui compte, ce n’est pas tant notre situation matérielle que notre disposition intérieure, même si la première influe d’une manière ou d’une autre sur la seconde. Les pauvres ne sont pas heureux parce qu’ils manquent du nécessaire (ce qui est en fait absurde), mais parce que leur cœur est tourné vers Dieu et qu’ils attendent tout de Lui. À l’inverse, ceux qui sont repus et satisfaits peuvent s’illusionner en croyant n’avoir besoin de rien. Leur richesse ou leur bonheur apparent risquent alors de les enfermer sur eux-mêmes et de les éloigner de Dieu.
Cet Évangile nous invite à quelques questions importantes : Où plaçons-nous notre confiance ? Qu’attendons-nous de la vie ? Sommes-nous vraiment disponibles pour le Royaume ? Est-ce que je crois en ce que Jésus promet ? Ce choix fondamental est déjà exprimé par Jérémie dans la première lecture : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel » mais « béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ». De même, le premier psaume nous met sous les yeux ce choix crucial : « se plaire dans la loi du Seigneur ». La vraie béatitude ne se mesure pas en fonction de nos succès ou de notre confort, mais dans notre relation au Christ. Être pauvre en Dieu, c’est apprendre à s’appuyer et à tout recevoir de Lui. C’est aussi se faire proche de ceux qui souffrent, compatissant, et partager avec eux l’espérance véritable.
Aujourd’hui, Jésus nous aide à vivre chaque jour dans la confiance et l’abandon, pour trouver la véritable joie, celle qui se projette dans la béatitude du Ciel. Demandons-Lui de renouveler notre attachement indéfectible à sa personne et à ses promesses !