Notre Dame du Rocher

Iᵉʳ DIMANCHE DE CARÊME

 Iᵉʳ DIMANCHE DE CARÊME
Partons avec le Christ au désert…
Dans la Bible, le désert est le lieu de la mort et de l'errance. Un lieu terrifiant, où l'on est seul, où le silence nous glace les os, où l'on peut se perdre, où l'on devient la proie des bêtes sauvages et des brigands. Un lieu inhospitalier, où le soleil tue, où la nourriture et l'eau manquent, où la tentation du désespoir se fait prégnante.
    En raison de cela, le désert devient, dans l'histoire du Salut, le lieu où Dieu se penche sur notre humanité blessée. C'est là que Dieu protège et nourrit son peuple. C'est là qu'Il se révèle à lui. C'est là encore qu'Il le façonne, qu'Il le travaille, qu'Il le console. C'est à partir de là que ce peuple devient son véritable peuple, et Lui son Dieu.
    Pour l'homme, le désert est cette solitude nécessaire, où, détaché de toutes les tribulations du monde, de toutes ses vanités et de toutes ses certitudes, il découvre combien il est bien peu de choses, faible et misérable. Il découvre comment ses vanités et ses forces sont un écran de fumée qui ne cache que sa désarmante vacuité. C'est dans l'expérience existentielle de cette pauvreté que l'homme comprend que son secours ne peut venir que du Seigneur, seul capable de tout combler. Le désert devient alors ce lieu privilégié d'une rencontre existentielle et transformante avec notre Dieu, notre Créateur et notre Sauveur.
    En démarrant sa vie publique par une retraite de 40 jours dans le désert, le Seigneur explore notre humanité dans son intimité. Il sonde en profondeur les limites de notre corps, de notre esprit et de notre âme, pour comprendre nos faiblesses devant les séduisantes et cruelles tentations de Satan. Plus que cela, Il nous montre comment y résister efficacement par la parole de Dieu, la prière et le jeûne. Ultimement, dans ce combat, Il nous invite, dès maintenant, à nous associer à sa victoire définitive sur la mort, sur la Croix.
    Alors, dans un monde où l'homme ne connaît plus le silence, ne distingue plus le bien du mal et ne comprend pas bien sa dignité d'enfant de Dieu, ce carême se présente à nous comme une invitation à reconnaître ce que nous sommes (un être créé à l'image de Dieu, aimé jusqu'à la croix, sauvé du pouvoir de la mort) pour rencontrer intimement Celui par qui nous sommes (Dieu), pour enfin être rendus victorieux avec Celui avec qui nous le sommes (Jésus-Christ). Oui, chers frères et sœurs, n'ayons pas peur de partir avec Jésus au désert, d'avoir l'ambition de notre désir de L'y rencontrer par la prière, le jeûne et l’aumône ! Alors, une fois au désert, ne nous étonnons pas d'y découvrir nos faiblesses et nos incohérences. Ne nous désespérons pas d'elles ou de nous-mêmes, mais rendons grâce à Dieu pour cette découverte. Car, enfin rendus humbles et pauvres de cœur, nous pourrons y savourer : sa victoire comme la nôtre et les délices de sa miséricorde.
Publié le 07/03/2025