Notre Dame du Rocher

IIᵉ DIMANCHE DE CARÊME

IIᵉ DIMANCHE DE CARÊME
L’Évangile de ce deuxième dimanche de Carême nous conduit sur la montagne du Thabor, là où Jésus se révèle transfiguré à ses disciples. Dans une lumière éclatante, il laisse entrevoir sa gloire divine, celle-là même qu’il veut nous communiquer pour l’éternité. Cet événement n'est pas une simple parenthèse dans son ministère, mais une révélation de notre destinée : nous sommes faits pour la gloire de Dieu.
Pourtant, il arrive que nous ayons du mal à l'accepter. Par une humilité peut-être mal comprise, nous pouvons nous imaginer que cette gloire ne nous est pas destinée, comme si elle était trop belle, trop peu réaliste pour nous. Par pragmatisme désabusé, peut-être n'osons-nous plus y croire vraiment, lassés par l'usure du quotidien et par les promesses déçues. Mais l'humanité ne peut vivre sans un appel à quelque chose de plus grand qu’elle. Alors, si elle refuse la gloire à laquelle Dieu l'invite, elle cherchera à la compenser pour assouvir ce désir insatiable. Elle se tournera vers les gloires éphémères de ce monde : la reconnaissance, le succès, l'admiration, la comparaison avec autrui... autant de sources de rivalités et de jalousies, qui fondent jusqu’aux motifs de guerres et de violence variées.
Or, l'espérance véritable nous délivre de ces pièges ! Celui qui prend conscience qu'il est fait pour la gloire de Dieu commence d’aimer les choses de ce monde à leur juste mesure : ni trop, ni trop peu. Il ne méprise pas les biens de la terre, mais il ne les absolutise pas non plus. Il découvre peu à peu que tout ce qui est beau, bon et vrai ici-bas est un avant-goût de la plénitude promise.
Dans la Transfiguration, saint Thomas d'Aquin voit un signe paradoxal : d'ordinaire, Jésus cachait sa divinité sous le voile de son humanité, par un miracle permanent. Mais ici, c'est le miracle qui s'interrompt, laissant paraître pour un instant ce qu'il est en vérité. Ce n'est donc pas un déguisement temporaire de gloire, mais au contraire la levée du voile sur sa réalité profonde.
Chers amis, que ce Carême nous aide à lever le voile sur notre Avenir en Dieu ! Acceptons la grandeur pour laquelle nous avons été créés, non par orgueil, mais dans la confiance. Espérons en la gloire promise, et nous trouverons la juste place des réalités terrestres : ni illusions auxquelles s'attacher désespérément, ni fardeaux à mépriser, mais des reflets de la lumière du Christ, qui nous appelle à le suivre dans les épreuves et le relèvement définitif de la Pâques jusque dans sa gloire éternelle.
Publié le 14/03/2025