L’homme est un loup pour l’homme… Combien de fois, il nous arrive de condamner de façon lapidaire notre prochain pour une faiblesse, en oubliant de regarder nos propres incohérences ? Si nos paroles se traduisaient immédiatement en actes, alors combien de victimes aurions-nous à notre tableau de chasse ? La perfection l’homme se mesurerait-elle par le nombre de nos condamnations ?
Dans l'Évangile de ce dimanche, les accusateurs sont les scribes et les pharisiens, des amoureux jaloux de la loi de Moïse. Au nom du respect de cette loi, ils sont prêts à commettre un double crime : condamner à mort une femme prise en flagrant délit d'adultère au terme d’un procès sommaire et injuste, et en profiter pour « mettre à l'épreuve Jésus afin de pouvoir l'accuser » et de le condamner à mort à son tour. Quel sacré dilemme pour Jésus ! Soit il condamne et il se fait complice d’un crime, soit il ne condamne pas et se condamne Lui-même.
Mais, pour saint Jean, l’heure du Fils de l’Homme n’est pas encore venue ! Jésus refuse de se laisser prendre au piège. Il n’est pas le juge implacable et injuste qui condamne. Il n’est pas là pour cela. Il les laisse à leur propre piège.
Après un silence pesant, Jésus en profite pour nous révéler qui Il est :
Il est la loi nouvelle qui n'enferme personne dans la condamnation du péché et de la mort. Mais, elle invite chacun à faire la vérité en Lui et à se convertir pour jouir de la miséricorde infinie de Dieu.
Il est le juge dont on n’a rien à craindre : Il n’est pas l’accusateur comme Satan. Il n’identifie pas l’homme à son pêché. Il est celui qui est lent à la colère, patient et miséricordieux. Pour Lui, notre péché est l’occasion d’une miséricorde infinie. Voilà sa logique.
Il est la victime qui paie pour nous le prix de nos péchés. Il se substitue à notre condamnation pour nous sauver, pour nous donner la récompense de la vie éternelle en Dieu.
Alors pour chacun de nous, pour les scribes et les pharisiens, comme pour la femme adultère, le Seigneur se relève, me regarde et me parle. Aujourd’hui, l’homme n’est plus un loup pour l’homme. Il m’invite à intérioriser sa loi d’amour, à identifier en vérité mes incohérences, pour que je me convertisse et que conscient de mes faiblesses, je goûte à son infinie miséricorde, comme source d’un amour fraternel toujours plus grand et patient.
Qu’en cette 5e semaine de carême, Il nous éclaire sur nos incohérences, nous fasse goûter la miséricorde de Dieu et attendrisse notre regard sur nos frères et sœurs.