Le mot du curé :
Nous avons deux réalités sur lesquelles nous pouvons méditer à partir de la péricope de ce dimanche.
Au cours de la première visite du Christ Ressuscité, le Seigneur invoque l’Esprit Saint sur ses disciples. Et Il fait le lien immédiat entre le fait pour eux de recevoir l’Esprit et le pouvoir de pardonner ou non les péchés. La première pensée qu’il peut nous venir est de constater que le pardon n’est pas forcément automatique et que Dieu laisse à des hommes le discernement de l’accorder ou de le refuser. Trop souvent, nous entendons dire que le jugement des hommes considéré comme trop dur sera forcement transformé par Dieu “qui pardonne tout“. Le Seigneur Jésus Lui-même vient infirmer ce genre de discours et à un moment suffisamment solennel pour que nous sachions qu’il ne s’agit pas d’un point de détail. Ayons conscience que le Seigneur, s’Il est toute miséricorde est aussi justice et qu’Il nous rappelle Lui-même qu’il est des péchés que même Dieu ne pardonnera pas : ceux contre le Saint Esprit.
Lors de sa deuxième rencontre, le Christ donne raison à Thomas. Il lui propose de voir ses plaies et même de les toucher pour cesser d’être incrédule et devenir croyant. Pour nous bien sûr, il n’est plus question de voir ou de toucher ces preuves de la résurrection physique du Christ. Mais cela ne nous empêche pas de comprendre que l’acte de Foi est précédé par une action de notre intelligence . La fameuse opposition systématique entre foi et raison, entre croyance et science, ne tient tout simplement pas. La raison est une servante de notre foi. Nous devons d’abord vérifier ce qui est vérifiable avant de croire ce qui ne l’est pas. Avant d’adhérer au contenu des évangiles, je dois commencer par vérifier s’ils sont crédibles. Même si je n’ai pas toutes les connaissances nécessaires, je dois chercher par mon intelligence à en posséder suffisamment pour pouvoir faire confiance aux quatre évangélistes. C’est tout le discours de l’Église, appuyé sur celui de savants croyants ou non pour vérifier l’authenticité des textes sacrés. C’est un travail que toute religion devrait faire pour se rendre crédible. Au long des siècles, avec les moyens à sa disposition, l’Église a cherché à progresser dans cette connaissance historique. C’est ce qui lui permet aujourd’hui d’affirmer sans hésitation : « Le Christ est Ressuscité, Il est vraiment Ressuscité » ceux qui nous l’ont annoncé sont crédibles