Nous sommes dans ce moment mystérieux que les apôtres ont connu entre l’Ascension et la Pentecôte. Il y a une sorte de vide, d’absence. LeSeigneur a terminé la mission que le Père lui a confiée et a déposé dans les mains des apôtres celle l’annoncer au monde. Il les quitte de manière temporelle et matérielle afin de pouvoir être avec eux partout et toujours dans l’Esprit Saint. Cette annonce que les apôtres vont avoir la force de faire à partir de la Pentecôte, c’est celle de l’intercession du Seigneur pour nous devant son Père. Le point d’orgue en a été la Croix. Il faut maintenant en appliquer les fruits en les proposant à toute l’humanité.
Dans le passage que nous méditons ce dimanche, nous revenons aux dernières heures de la vie terrestre du Seigneur. Il nous livre son testament spirituel et notamment dans ce chapitre XVII de l’évangile de saint Jean ce que la tradition appellera la “prière sacerdotale de Jésus”. Toute sa vie, et sa mort, sont une intercession pour nous. Il prie le Père pour notre salut parce qu’Il va s’offrir pour nous. En méditant ce texte, nous actualisons l’œuvre du Christ en l’accueillant pour nous-mêmes aujourd’hui.
Même si le Christ s’adresse ici à son Père, nous devons lire ce texte dans la continuité de tout ce que le Seigneur nous a dit dans les chapitres précédents concernant l’invitation à demeurer dans son amour en conservant ses commandements. Car tout ce que demande le Seigneur pour nous, son Père le Lui accordera. Mais Il ne pourra nous le donner qu’en fonction de la disposition et de l’ouverture de notre intelligence, de notre cœur, de notre âme. N’oublions jamais l’admirable et merveilleuse liberté dans laquelle nous laisse Dieu. L’acte libre de déposer notre volonté dans la volonté de Dieu ne fait pas disparaitre notre liberté car c’est à tout instant que nous avons à remémorer librement notre volonté dans la volonté divine, à l’image du Christ face à son Père ou de la Vierge Marie face à Dieu.
Méditons donc avec confiance cette prière sacerdotale de Jésus pour nous. Tout ce que le Seigneur y demande nous sera donné. Mais tout nous sera donné si nous-mêmes sommes donnés à Dieu.