Après avoir contemplé Dieu tel qu’Il est en méditant le mystère la Sainte Trinité dimanche dernier, l’Église nous propose cette semaine de nous émerveiller dans la contemplation du Mystère de Dieu présent parmi nous. La Liturgie nous fait méditer directement sur les paroles mêmes de Jésus au cours de la Cène lors de l’institution de l’Eucharistie. Les mots utilisés par le Seigneur nous font entrer de manière immédiate dans la réalité du Mystère : « Ceci est mon corps » et « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance versé pour la multitude. » Rien ne permet de supposer que le Christ veuille utiliser un langage symbolique ou imagé. Le chapitre VI de l’évangile de Jean vient au contraire compléter de manière très claire ce que nous dit Marc aujourd’hui. Le Seigneur parle de sa Chair à manger, de son Sang à boire et Il ne fait rien pour retenir ceux qui trouvent ses paroles trop dures et qui s’en vont. Mieux, Il propose même à ses disciples de partir eux aussi. Il s’agit bien de la présence réelle du Seigneur dans son corps, son sang, son âme humaine et sa divinité.
Le texte de Marc nous interpelle également pour nous rappeler que nous vivons dans la Messe le Sacrifice du Christ. Le sang versé nous renvoie directement à la Croix. Et l’enseignement de l’Église nous le dit également de manière très simple : la messe est la représentation non sanglante du sacrifice sanglant du Christ s’offrant à son Père. Mystiquement, nous sommes au pied de la Croix avec la ViergeMarie, Marie-Madeleine et Jean.
C’est à partir de la conscience de cet ineffable mystère de la Présence Réelle que va se déployer toute la grandeur et la beauté de la Liturgie de l’Église. Elle nous aide à mieux entrer dans cette réalité. Certains voudraient plus de pauvreté ou de simplicité. Nous nous rendons compte que ce raisonnement fait rapidement diminuer le sens de la Présence Sacrée.
Si nous regardons la vie de nos derniers papes, de ceux que nous avons connus, de Pie XII au pape François, nous constatons que tous vivent leur vie spirituelle dans une relation étroite avec le Seigneur par cette présence réelle rencontrée dans le Saint Sacrifice de la Messe ou l’Adoration Eucharistique. Saint Jean-Paul II passait deux heures par jour devant le tabernacle ou le Saint Sacrement exposé. Le pape François fait de même. Quel enseignement pour nous : ils nous montrent quelle est la source et le sommet de leur vie chrétienne, selon la belle expression du Concile Vatican II parlant de l’Eucharistie. A nous de saisir toute la richesse de leur témoignage. Nous voulons vivre selon l’enseignement du pape François ? Alors, trouvons comme lui dans l’Eucharistie reçue et adorée la source et la force de notre conversion et de notre sanctification. Alors, comme lui nous serons les témoins du Christ Libérateur et nous porterons à nos frères la Bonne Nouvelle du Salut par l’annonce de la Parole et le témoignage de la charité.