C’est le commencement de la deuxième lecture qui nous donne la clef pour entrer dans la compréhension des textes que l’Église nous donne à méditer ce dimanche : “ Frères nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur.“ L’ensemble des lectures nous parle de foi et de confiance en la présence et en l’action du Seigneur dans notre vie. Marc, dans l’Évangile, commence par nous rappeler cette discrétion de la tendresse divine : le bien ne fait pas de bruit. C’est tout le travail de la grâce dans notre âme qui nous est décrit ici. Et nous pouvons faire le lien avec la parabole du semeur et les différents sols dans lesquels peut tomber la graine : c’est la disponibilité de notre esprit qui déterminera bien sûr l’efficacité plus ou moins grande du travail de Dieu. Plus nous sommes dans la foi et la confiance et plus le Seigneur peut nous combler dans l’Esprit Saint pour conforter notre cheminement de conversion et de sanctification. Tout vient de Lui : c’est Jésus lui-même qui nous le dit, tel que nous le rapporte Jean dans son évangile au chapitre XV : “Sans moi, vous ne pouvez rien faire.“
Nous admirons souvent l’œuvre visible des saints. Et la béatification récente de l’abbé Louis Edouard Cestac vient illustrer opportunément ce que nous méditons. Les fruits de l’apostolat de ce prêtre inconnu d’une petite ville de province nous émerveillent encore aujourd’hui. Mais nous nous rendons bien compte, comme pout tant d’autres plus ou moins récents, que les seules forces humaines ne peuvent expliquer un tel rayonnement : qu’il s’agisse de François d’Assise ou de Térésa de Calcutta, l’impression est la même. Leurs activités, ce qu’ils ont laissé après eux peut nous donner le vertige. Les foules qui ont reçu un signe de Dieu à travers ces vies viennent illustrer les oiseaux du ciel dont parle l’évangile. Nous comprenons comment la foi, cette graine de moutarde a trouvé un terrain favorable dans le cœur de tous nos saints. Sommes-nous différents d’eux, nous qui avons tant de mal à entrer dans une vraie confiance en Dieu et dont la foi est si souvent chancelante ? Non.
Nous sommes tous enfants de Dieu, créés à son image et sa ressemblance, et à ce titre, capables de le connaitre et de l’aimer. Nous avons tous la même capacité à recevoir la grâce, la même difficulté à combattre le mal. Non, ce qui fait notre différence avec les saints, c’est la volonté sincère de nous tourner de manière absolue vers le Seigneur, ce que le Bienheureux pape Paul VI appelait l’option fondamentale. Ils ont fait le choix de Dieu, alors que nous avons du mal à le faire comme eux.e