Les deux thèmes que nous trouvons aujourd’hui nous appellent à entrer dans une véritable confiance en Dieu. L’envoi en mission des disciples par le Seigneur, les invite à avoir la foi en la Providence. C’est souvent une difficulté pour nous que d’imaginer un intérêt constant de Dieu sur nous : “ Comme si le bon Dieu s’intéressait aux petits détails de ma vie ? “ Et pourtant, nous croyons qu’Il est père pour nous. Et pourtant nous croyons le Seigneur quand Il nous dit que le Père veille sur nous comme les oiseaux qui ne manquent pas de nourriture ou les lys des champs éclatants de beauté. L’envoi en mission se fait dans cet état d’esprit. Bien sûr que nous devons utiliser tous les moyens y compris les plus modernes pour annoncer l’Évangile. Mais nous devons être dans un abandon confiant et serein pour les recevoir de la part de Dieu à travers les divers chemins qu’Il emploiera pour nous les donner. Il y a toujours eu dans l’Église cette invitation à la confiance. De nombreux ordres religieux, des familles missionnaires et une multitude de fidèles, hier comme aujourd’hui, vivent dans cet abandon à la Providence. Nous en sommes quelquefois étonnés ? C’est peut-être que nous n’avons pas une véritable confiance dans l’amour du Père qui veille sur chacun de ses enfants avec tendresse et attention.
Le second thème que développe l’Évangile est celui du travail respectif de l’Esprit Saint et du missionnaire que nous sommes tous appelés à être de par notre baptême. Nous ne sommes pas chargés de convertir les gens. Par contre, nous devons avoir au fond du cœur le désir qu’ils connaissent Dieu comme nous Le connaissons pour pouvoir L’aimer comme nous L’aimons : Caritas Dei urget nos. Oui, l’amour de Dieu nous presse d’annoncer le Salut et la libération à nos frères humains. Mais attention, même si cela nous fait mal, leur conversion et leur attachement au Seigneur ne dépend pas de nous. Bien sûr, la sainteté de notre vie va aider à une meilleure écoute du message que nous allons délivrer. Mais l’ouverture du cœur et la disponibilité de l’âme vont dépendre de la disposition personnelle libre de celui qui nous écoute au travail de l’Esprit Saint. C’est ainsi qu’il faut comprendre la dernière recommandation du Seigneur : devant le refus d’accueillir ou d’écouter, notre départ montrera que nous ne sommes pas attachés à une tentative de persuasion humaine ou de récupération sectaire. Après avoir semé la Bonne Nouvelle de l’Évangile nous laissons le soin au Seigneur de faire croître et grandir la semence indépendamment de nous. C’est là encore une marque de confiance de notre part en la Providence. Sursum corda ! Hauts les cœurs ! Nous sommes envoyés comme des agneaux au milieu des loups, mais le Seigneur nous guide et nous protège : que pouvons-nous craindre ?