Le Seigneur a choisi d’appeler des hommes à son service pour continuer l’annonce de la Bonne Nouvelle. C’est ainsi. C’est un grand mystère que nous devons accueillir dans la foi : don Guillaume, don Pierre, le prêtre qui vous a marié, celui qui a baptisé vos enfants, mais aussi celui qui vous a profondément blessé ou fait souffrir, tous ces hommes ont été appelés par Dieu pour être au service de votre sanctification et vous guider vers la vie éternelle. Ils n’ont pas été choisis pour leurs qualités personnelles mais selon le dessein mystérieux de l’amour de Dieu. Déjà dans le passage d’Évangile que nous méditons ce dimanche, nous les voyons avec leurs faiblesses physiques : ils sont fatigués du travail d’apostolat que le Seigneur leur a confié : savez-vous que vos prêtres peuvent être fatigués aussi ? Savez-vous qu’ils peuvent aussi avoir leurs humeurs, des soucis personnels, un proche de leur famille qui soit malade… C’est ce que le Seigneur a compris, Lui ! C’est pourquoi Il leur dit : “Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu”. Le pape François a voulu lui aussi vous en parler : “La fatigue des prêtres ! Savez-vous combien de fois je pense à cela: à la fatigue de vous tous ? J’y pense beaucoup et je prie souvent, surtout quand moi aussi je suis fatigué. Je prie pour vous qui travaillez au milieu du peuple fidèle de Dieu qui vous a été confié, et, pour beaucoup, en des lieux très abandonnés et dangereux. Notre fatigue, chers prêtres, est comme l’encens qui monte silencieusement vers le ciel (cf. Ps 140, 2; Ap 8, 3-4). Notre fatigue va droit au cœur du Père“.
Aussi le Seigneur invite-t-Il ses apôtres à se reposer. Ainsi le fait également le pape François : “ Il arrive aussi que, lorsque nous ressentons le poids du travail pastoral, nous ayons la tentation de nous reposer de n’importe quelle manière, comme si le repos n’était pas une chose de Dieu. Ne tombons pas dans cette tentation. Notre fatigue est précieuse aux yeux de Jésus, qui nous accueille et nous fait relever: “Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, moi je vous procurerai le repos» (cf. Mt 11, 28). Quand quelqu’un sait que, mort de fatigue, il peut se prosterner en adoration et dire :“Ça suffit pour aujourd’hui, Seigneur», et se rendre devant le Père, il sait aussi qu’il ne s’effondre pas, mais qu’il se renouvelle, parce que celui qui a oint le peuple fidèle de Dieu de l’huile d’allégresse, le Seigneur l’oint également: «Il met le diadème sur sa tête au lieu de la cendre, l’huile d’allégresse au lieu des larmes, le chant au lieu d’un esprit abattu» (cf. Is 61, 3). Ayons bien présent à l’esprit qu’une clé de la fécondité sacerdotale se trouve dans la manière dont nous nous reposons, dont nous sentons que le Seigneur s’occupe de notre fatigue. Comme il est difficile d’apprendre à se reposer ! Là se joue notre confiance, et aussi le souvenir que nous aussi nous sommes des brebis et nous avons besoin du pasteur, qui nous aide“. (vous trouverez ce très beau texte du pape François en cherchant son homélie de la Messe Chrismale 2015).