Le mot du curé
Dimanche dernier, l’Église, par le choix des lectures proposées, nous invitait à affirmer de manière claire l’expression de notre liberté d’enfants de Dieu en exprimant clairement notre choix de vivre à sa suite et selon ses commandements. Et la première lecture que nous lisons aujourd’hui nous rappelle cette proposition que le Seigneur nous adresse par Moïse. La difficulté qui est mise en lumière par le Christ dans l’Évangile est de savoir vivre d’un appel intérieur immuable à travers des traditions qui peuvent évoluer. Et Il est énergique, Jésus ! Quelle serait la réaction des paroissiens si le curé les traitait d’hypocrites, de sépulcres blanchis ! Bien sûr, le Seigneur ne s’adresse pas aux bons paroissiens de Biarritz, mais à des pharisiens au cœur endurci. Nous pouvons peut-être imaginer de nous mettre tous un peu à leur place pour recevoir cette mercuriale transmise jusqu’à nous par l’Évangile. Essayons :
Le Christ veut-Il s’en prendre à tout ce qui est “transmis“ (qui vient du latin tradere - transmettre - qui a donné tradition) et que nous héritons de l’Église depuis vingt et un siècles ? Il ne le semble pas. Ce que le Seigneur veut nous faire comprendre, c’est la nécessaire adéquation entre ce qui est exprimé par un geste, un rite, une parole ou un symbole et notre vie intérieure, spirituelle. Nous pouvons prendre un exemple liturgique qui nous ramène au lavage de coupes, de carafes et de plats des pharisiens. Lors de l’Offertoire, le prêtre accomplit le rite du lavabo. Le garçon qui sert la messe verse un peu d’eau sur les doigts du célébrant qui accompagne ce rite des paroles suivantes : “lava me Domine ab iniquitate mea et a peccato munda me.“ qui vient du psaume 50 : lave-moi de mes fautes Seigneur, et purifie-moi de mon péché. Le geste est présent et nécessaire car il nous invite à une intériorisation. Cela découle tout simplement de la nature de l’être humain qui est corps et esprit. L’un porte l’autre. Et si le geste ou le rite peut évoluer, il ne prend de sens que si nous cherchons à vivre la réalité intérieure qui est exprimée physiquement. Peut-être pouvons-nous revisiter, à la lumière de cet enseignement énergique de Jésus, les divers gestes et signes que nous accomplissons religieusement pour vérifier qu’ils ont encore un sens spirituellement. Tout simplement, qu’en est-il de notre signe de croix ? Quelle réalité intérieure vivons-nous lorsque nous l’accomplissons ? Et nous pouvons ainsi, au cours de la Messe ou en d’autres circonstances, rafraîchir et renouveler chacun de nos gestes religieux : ce sera d’une aide précieuse pour raffermir notre vie intérieure.