Que la nature humaine est difficile à comprendre ! Devant la personne de Jésus, le Pédagogue et le Maître par excellence, nous pourrions imaginer une élévation de l’âme sans pareil pour les disciples. Nous serions sans doute les premiers à reprendre Jacques et Jean comme le firent les dix autres. N’oublions pas que parmi ces dix, il y a Judas, Pierre… cela se passe de commentaire. Notre indignation serait sans doute tout aussi hypocrite que celle des disciples. Ce qui est vraiment extraordinaire, c’est l’attitude du Seigneur : aucune remarque révélant une certaine amertume. Du mal venant de l’attitude des disciples, le Seigneur tire un bien à travers un enseignement tout simple mais percutant. Tellement percutant qu’aujourd’hui encore nous avons bien du mal à le mettre en place dans nos vies.
Ceux d’entre vous qui ont pris le temps de lire la belle lettre du pape François promulguant l’Année Jubilaire de la Miséricorde, ont pu se rendre compte qu’il se présente avec le titre de : serviteur des serviteurs de Dieu. C’est la droite ligne de l’Évangile à l’Église. Etre serviteur, c’est se mettre au service du bien d’un autre. C’est ce que nous recommande le Seigneur afin que nous entrions dans l’attitude que doit avoir son disciple : aimer Dieu et concrétiser cet amour en aimant nos frères et nous mettant à leur service. Vouloir leur bien, nous le savons, c’est vouloir leur croissance dans la connaissance et l’amitié de Dieu après avoir reçu de sa miséricorde l’assurance du pardon. C’est ce qui va orienter toute la mission du Christ venu pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Nous mettre au service de nos frères, c’est leur faire découvrir, à travers notre amour fraternel porté par la vertu de Charité, l’Amour inconditionnel et gratuit du Seigneur pour eux. Nous devons être les mains de la charité de Dieu. Nous devons être ces vitraux laissant passer la lumière de la Vérité qu’est le Christ afin que tous reçoivent la Vie qu’est le Christ pour suivre le Chemin qu’est le Christ pour aller vers le Père. En un mot, comme Jean-Baptiste, nous devons diminuer pour que le Seigneur grandisse en nous : nous avons donc à être d’abord les serviteurs de nous-mêmes. Aimer notre prochain comme nous-mêmes.