Un cri : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Une question : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ».
Alors que nous avançons vers l’ouverture de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, l’évangile d’aujourd’hui nous fait déjà entrer dans le processus. Un cri. C’est celui de l’humanité blessée par le péché des origines et qui exprime toute la misère que vit l’homme. Il se sait incapable de s’en extirper par lui-même. Alors, il crie vers Dieu. Les deux démarches sont nécessaires. La reconnaissance de l’état pécheur détermine le besoin de Dieu. Si nous n’avons pas péché, nous n’avons pas besoin de pardon, nous n’avons pas besoin de Dieu ! Le pape saint Jean-Paul II, que nous avons fêté jeudi dernier, parlait de cette civilisation de mort dans laquelle se dilue le sens de la responsabilité et du péché. Il y a deux réactions possibles à cette prise de conscience : la désespérance ou l’espérance. Soit nous considérons notre situation comme irrémédiable, et c’est le désespoir et la dépression qui nous guettent.
Soit nous nous tournons vers la Vie ! C’est ce que nous enseigne ce brave Bartimée. Il entend parler de Jésus et malgré le monde qui l’entoure, il laisse monter son cri vers Dieu. Il est plein de confiance. Aussi le cœur de Dieu s’ouvre-t-il, et avec une infinie tendresse se penche sur la souffrance et la douleur en posant cette question qui sollicite l’acte de foi et de confiance : Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Toute l’année de la miséricorde va s’articuler sur ce double mouvement.Afin que le plus grand nombre puisse découvrir que Dieu fait miséricorde et puisse accueillir ce mouvement divin, il faut deux réalités qui nous concernent personnellement. Il faut d’abord que nous fassions nous-même cette expérience de la miséricorde. Cela nous apportera la paix et nous introduira dans la joie. Alors, nous pourrons nous tourner vers le monde à qui nous annoncerons les merveilles que le Seigneur a accomplies dans notre vie. C’est ce second mouvement, missionnaire, que le pape nous demande de vivre avec urgence, car les hommes de notre temps ont un besoin urgent de la Miséricorde. Ils ne le savent peut-être pas car ils ne savent peut-être pas que la Miséricorde existe. En l’apprenant, en la découvrant à travers ce que nous en proclamerons, ils verront grandir en eux ce désir profond, peut-être submergé, de se laisser réconcilier avec le Seigneur.