Décidément, la tonalité de ce temps de l’Avent est joyeuse. Après la découverte émerveillée de la miséricorde du Père à travers la réconciliation qu’Il nous propose par Jean-Baptiste qui conclut tout l’Ancien Testament, nous en saisissons le concret à travers la vie de la Vierge Marie. Ce dimanche est marial. La Visitation fait suite bien sûr, à l’Annonciation qui est le mystère où tout commence. L’élan de Marie vers Elisabeth ne peut se comprendre que comme conséquence de la visite de l’ange et de l’intervention de l’Esprit Saint qui a couvert Marie de son ombre. Parce que le Verbe s’est fait chair en elle, parce qu’elle est totalement disponible à la puissance divine, Marie se tourne vers l’humanité toute entière, symbolisée ici par sa cousine, pour lui apporter le Sauveur. Et ce don va résonner chez Elisabeth et Jean-Baptiste qui est encore dans le sein de sa mère.
Celle-ci pose une question et une affirmation. « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Cette interrogation est celle de tout homme confronté à une proposition divine. Nous retrouvons la même perplexité chez Abraham, Moïse, Samuel, Isaïe et de nombreux autres personnages de l’Ancien comme du Nouveau Testament. L’homme, devant la grandeur de Dieu qui s’abaisse jusqu’à lui, peut connaitre un moment de crainte, de désarroi. Mais une fois l’intention de Dieu comprise, c’est un émerveillement joyeux de réaliser que Dieu vient à nous, pour nous afin de nous proposer une amitié à rétablir. C’est le sens de l’affirmation que pose Elisabeth à propos de Marie et que nous pouvons prendre à notre compte : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »