« Pierre m’aimes-tu » ?
La question principale est posée. Trop souvent nous nous focalisons sur l’amour de Dieu pour nous qui entraînerait par quasi-automatisme, un pardon général, universel et sans condition de toute faute. Cette attitude nous fait oublier qu’à cet Amour, doit répondre notre amour. Et notre réponse doit entraîner un humble effort de conversion passant d’abord par la reconnaissance de notre condition de pécheur, la contrition qui s’en suit et l’émerveillement consécutif pour le pardon reçu et la dignité d’enfant de Dieu restaurée. C’est tout le sens, à la fois de la question du Seigneur et de la réponse pleine d’humilité de Pierre. La question posée englobe toutes les manières d’aimer de l’être humain, la traduction française ne rendant pas les différences entre l’agapé, qui est la charité elle-même et le philein qui est plus dans l’amitié humaine et la générosité ; cette différence apparait seulement en grec. C’est donc toute la capacité d’aimer qui est demandée par le Seigneur. C’est tout notre être qui est entraîné dans l’élan de la Résurrection qui nous porte vers le Seigneur et par Lui vers nos frères. Cela passera évidemment par une identification au Christ dont le chemin passe forcément par la Croix. Mais il est illuminé par la splendeur du matin de Pâques : comme pour Marie-Madeleine, le Seigneur Jésus nous appelle chacun par notre prénom avec une infinie tendresse. Devant l’expression de cet Amour, nous ne pouvons que répondre : « Rabbouni, Tu sais tout, Tu sais bien que je t’aime ! »