“Qui est mon prochain ?“ demande le docteur de la Loi. “Qui est le prochain de l’homme blessé par les bandits ?“ demande Jésus. Le Seigneur inverse le rapport. Le prochain n’est plus celui à qui l’on donne mais celui qui donne. Cette perception est importante car elle installe le pauvre, le blessé de la vie comme le sujet de l’attention, comme centre de la charité : il est au cœur. C’est bien ainsi que nous sommes dans le cœur de Dieu, au centre de sa préoccupation. Car, tous les maîtres spirituels le disent, le Bon Samaritain, c’est le Christ. Et l’homme secouru, c’est l’homme blessé par le péché originel et soigné par la miséricorde attentionnée du Seigneur. En cette année de la Miséricorde, il est bon de méditer cet Évangile afin de nous remettre à la place où Dieu nous veut : au centre de son Amour.
Parce que nous désirons une configuration de notre vie à celle du Christ, alors nous devenons le bon samaritain, le prochain de celui qui a besoin de nous. Le pape François, comme ses prédécesseurs, nous invite à avoir ce nouvel angle de perception : il nous demande de nous décentrer pour remettre le pauvre au centre de toute vie, qu’il s’agisse de notre recentrage individuel ou de celui de toute société humaine voulant retrouver un sens.