Le mot du Curé : Décidément, les passages de l’Evangile que l’Eglise propose à notre méditation tous ces dimanches ont une orientation assez dure. Aujourd’hui, le Seigneur nous invite de manière énergique à l’humilité et à la gratuité. Elles sont parmi les clés, les plus efficaces de la sainteté, de la disponibilité au travail de l’Esprit Saint. L’humilité avec nos frères, apparemment la plus difficile à assumer psychologiquement, est le reflet de l’humilité spirituelle, celle qui nous installe en face de Dieu comme ses enfants : confiant mais reconnaissant la dépendance des enfants de Dieu. Notre orgueil naturel, reconnaissons-le, peut nous porter assez facilement à l’attitude décrite par le Seigneur Jésus d’une installation calculée selon ce que nous pensons de nos mérites. La suite est logique autant humainement que spirituellement, l’un allant souvent avec l’autre.
Sainte Bernadette dans son couvent de Nevers, où ses soeurs religieuses s’occupaient activement de sa sanctification, disaient : « il faut beaucoup d’humiliation pour faire un peu d’humilité ». Spirituellement, nous allons avoir besoin d’être émondé par les humiliations humaines pour pouvoir grandir devant Dieu. Cela va à l’encontre de notre nature. Cela va à l’encontre de tous les principes de notre société. C’est donc bien évangélique ! Sans en augmenter la difficulté, il faut bien reconnaître que cela sera un peu dur. Une fois encore, regardons le Maître. De la divinité à l’humanité, de l’humanité encensée d’un prédicateur reconnu à l’humanité humiliée de la Passion, le Seigneur nous montre le chemin en nous invitant à prendre nos croix avec lui.
Alors, unis à Lui, nous pourrons entrer aux premières places du Banquet des Noces de l’Agneau, illuminés par la Lumière de la Résurrection de Pâques.