Le mot du Curé :
Il est de mode de déclarer que l’enfer n’existe pas, ou, s’il existe, qu’il n’y a personne. Le problème, une fois de plus, est qu’il faut ne pas avoir lu l’Évangile pour faire ce genre de déclaration. Mais il y a plus grave :
Vouloir absolument faire disparaître le lieu de l’enfer au nom d’un sentimentalisme exacerbé, c’est supprimer la volonté libre et responsable de l’homme. C’est supprimer l’amour ! Car l’amour exige que l’on puisse dire non ! Serions-nous marionnette ou robot ? Et quelle valeur peut avoir mon oui si je ne peux pas dire non ? Si mon refus de Dieu n’est pas suivi d’effet ? Comment concevoir que celui qui dit non ne soit pas respecté dans sa décision ?
Ce refus de l’enfer - et il n’est pas le mien - nous montre une dictature sentimentale qui n’a plus rien à voir avec de l’Amour.
L’enfer est l’une des preuves les plus fortes de l’Amour de Dieu. C’est peut-être là que se trouve le problème de ceux qui ne veulent pas de l’enfer. L’intellectualisation du message évangélique de ces dernières décennies a fait passer l’Amour de Dieu et l’amour pour Dieu dans les catégories intellectuelles.
Pour accepter l’absolu et la radicalité de l’Évangile, y compris dans la conséquence de son refus, il faut sortir des élucubrations et revenir au réel, celui d’une personne divine qui aime une personne humaine, de Dieu qui m’aime au sens le plus fort du terme. Alors la Croix reprend son sens, et l’enfer, qui en est la négation, sa réalité.
Croire à la réalité de l’Amour : quel beau programme ! En l’accueillant, nous orientons notre vie vers la Vie, prenant le Chemin qui nous conduit dans la Vérité !