Parce que le cœur se transforme, le corps se convertit. C’est bien le sens de l’Évangile que nous sommes invités à méditer aujourd’hui. Nous avons trop souvent un discours quelque peu méprisant vis à vis des règles et des préceptes que l’Église nous a transmis au long des siècles. Qu’il s’agisse de l’abstinence de viande le vendredi ou de la récitation un peu monocorde du chapelet, le jugement est quelquefois un peu hâtif. Au nom d’une spiritualité du cœur basée sur un idéalisme désincarné, il nous est proposé de refuser purement et simplement l’alliance et l’expression de l’âme, de l’esprit, dans la corporéité. Or, le discours du Seigneur nous rappelle un lien intrinsèque entre les deux. Le corps exprime ce qui vit l’âme. Toute la suite du passage d’Évangile nous montre qu’il ne s’agit pas d’une simple co-existence, d’une co-location spirituelle et corporelle. Comme nous le dira saint Jean dans ses épîtres, celui qui dit aimer Dieu (amour spirituel) mais n’aime pas concrètement son frère (amour fraternel) est un menteur. C’est dans une application concrète et physique des principes ecclésiaux que nous pourrons évaluer la force et la réalité de la relation spirituelle que nous cherchons à vivre.
N’ayons pas peur de mettre en place dans notre vie ces petits moyens que l’Église nous propose et nous transmet ; ils nous aideront à enraciner et affermir notre Foi.