Les repères de l’Évangile ne sont décidément pas les nôtres. Humainement, qui conseillerait de telles attitudes de renoncement ? Il y faut une force spirituelle particulière qui nous vient d’En-Haut. Les mouvements non violents le savent bien qui invitent à une intériorisation voire à une méditation pour canaliser le désir de vengeance. Nous savons grâce à la Parole de Dieu transmise par l’Église que c’est le Seigneur qui peut nous donner cette grâce à la mesure de notre désir. Cet appel à la perfection n’est pas l’exigence folle d’un gourou totalitaire. C’est l’appel à la sainteté qui nous invite à une perfection intérieure construite dans l’Esprit-Saint. Il va donc y avoir une gradualité progressive dans cette marche, ce cheminement. Il ne s’agit pas tant d’être parfait que de désirer l’être. Et pour cela vouloir changer tous nos modes de relations afin de les placer sous le signe de ce commandement « tu aimeras ton prochain comme toi même ». Il ne s’agit donc pas d’une générosité humaine déjà admirable, mais bien d’un désir de conversion personnel de tout notre être vers Dieu qui se révèle à travers un agir emprunt de cette charité qui envahit notre cœur en venant directement du Cœur transpercé du Christ. Ne nous y trompons pas : cette transformation intérieure profonde doit être la motivation première afin d’ entraîner l’amour pour notre prochain. Parce que j’aime Dieu, je cherche à aimer mes frères de tout mon cœur. C’est ce qui devrait nous rendre différents.