Une fois encore l’Évangile nous redit la volonté du Seigneur de nous associer à son œuvre d’évangélisation. Il n’en a pas besoin, mais Il le veut. Il nous propose ainsi une manière de montrer notre désir d’être à Lui en nous mettant à son service. Comme la charité envers nos frères découle de l’amour que nous éprouvons pour Dieu, l’élan missionnaire vient de la Foi que nous désirons faire partager à nos frères et sœurs humains afin qu’ils deviennent eux aussi enfants de Dieu. Quelle merveille d’être embauchés comme ouvriers pour la moisson ! Et si nous comprenons bien la parabole, nous voyons bien qu’il ne s’agit pas de nos mérites ou de nos qualités personnelles. Les talents confiés aux divers serviteurs représentent à la fois la miséricorde exprimée par le pardon et la grâce qui en découle pour nous donner de vivre en disciples missionnaires. Cet élan de notre part, qui est bien notre seule grandeur devant Dieu, sera la mesure que Dieu utilisera lorsqu’Il nous accueillera. Ce n’est donc pas l’efficacité de nos moyens que Dieu jugera, mais bien l’intensité de notre course vers Lui. Prenons l’exemple de Charles de Foucault. A vue humaine, son échec est à peu près total. Dans le cœur de Dieu, la donation totale de sa vie au Christ explique la fécondité spirituelle qui nous est donnée d’admirer aujourd’hui. Ainsi en est-il d’ailleurs du premier échec le plus visible : A vue humaine, la Croix et le Golgotha sont absurdes. Seul le tombeau vide qui est juste à côté nous dit la plénitude de la Victoire de la Vie sur la mort : C’est toute notre rédemption, la vie éternelle de chacun d’entre nous qui est le fruit de l’échec monumental de la Croix.