Quelle joie car le Seigneur va faire germer la justice et la louange des nations ! Et l’Église nous invite à cette joie par le signe de cette couleur liturgique du rose pour les ornements. Elle fait suite à l’invitation de Paul dans l’épître aux Philippiens que l’Église reprend dans le chant de l’introït grégorien : Gaudete ! Réjouissez-vous !
Oui, nous devons nous réjouir car le Seigneur réalise la promesse faite par tous les prophètes jusqu’à Jean-Baptiste : Il vient nous sauver ! Il vient, par sa mort offerte sur la Croix, nous délivrer de la mort éternelle et de l’esclavage du péché. Si l’on oublie cette raison profonde, terrible de la venue du Sauveur, alors, on tombe dans la niaiserie de nos fêtes d’aujourd’hui qui n’ont plus aucun sens car elles ont été détachées de ce motif. Notre joie s’enracine dans la découverte de la miséricorde exprimée par Dieu dans son pardon à travers cette merveille de la réconciliation qu’Il nous offre par la venue de son Fils, Jésus, ce qui veut dire en hébreu : « Dieu sauve » ! Par cet acte, Dieu nous sanctifie tout entiers, ce que nous serions bien incapables de faire par nous-mêmes. Mais il nous revient de conserver cette liberté chèrement (chairement ?) acquise par le Christ Seigneur en discernant ce qui est bien et bon afin de le garder et de l’affermir, en refusant énergiquement l’abandon de notre liberté en écartant le mal. Ne l’oublions pas, la liberté, ce n’est pas se faire plaisir ou vivre selon ses envies, mais bien de choisir toujours ce qui est bon et bien pour nous en vue de notre Bien ultime : la vie en Dieu pour l’éternité.