Comme nous le rappelle saint Paul, nous sommes confrontés au mystère de notre existence face à l’être même de Dieu. La venue du Sauveur nous révèle le plan de Salut de Dieu et, curieusement, en se dévoilant, Il se cache ! Tout en nous disant qu’Il vient accomplir notre salut, Il dissimule sa toute puissance dans l’humanité du Christ, prenant la dernière place afin que nul ne puisse la lui ravir. Car le modus operandi de Dieu se fait discret dans le silence d’une crèche seulement troublé par les cris d’un Enfant et les gémissements des agneaux. Afin de ne pas nous effrayer, Dieu vient dans cette profonde discrétion en cachant sa puissance pour garantir la liberté de notre réponse à son amour.
Méditons bien la réalité de ce qui s’opère : Cet Enfant déposé dans la paille de la crèche de Bethléem n’est pas la simple image mièvre d’une scène romantique, mais bien la réalisation d’une promesse au cœur du drame du mal. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. L’Enfant, c’est l’Homme présenté par Pilate et crucifié au Golgotha. Ne séparons jamais les deux images de la même réalité : amputée, elle devient incompréhensible. C’est peut-être la raison principale du dévoiement de Noël dans notre chrétienté. Ne voulant plus annoncer le Mystère de la Croix par confort spirituel, nous avons fait perdre son sens à l’humilité de la crèche. Que cette journée qui nous amène peu à peu à rejoindre les bergers soit pour nous l’approfondissement salutaire de notre Foi en l’Incarnation. Elle est interpelée par ces figurines qui représentent l’un des plus grands mystères auxquels se confronte l’homme : l’Invisible se rend visible, l’Eternel entre dans le temps.