Nous continuons cette pédagogie de l’Église qui s’inscrit dans le renouvellement de la disponibilité de notre intelligence comme de notre cœur à l’Esprit Saint dans le cadre de la fête de la Pentecôte. La semaine dernière, l’Église nous proposait d’entrer plus profondément dans le Mystère de Dieu Lui-même à travers la célébration de la Sainte Trinité. Aujourd’hui, nous sommes invités à rafraîchir et renouveler notre connaissance et notre adhésion à la visibilité et à la présence que Dieu a voulu au milieu de nous en tous lieux et tous temps : l’Eucharistie. La dévotion populaire, c’est à dire du peuple que Dieu s’est constitué, ne s’y est pas trompée en appelant “Fête-Dieu“ ce que l’Église appelle “Fête du Corps et du Sang du Seigneur“. En effet, c’est bien Dieu Lui-même que nous célébrons. Reprenons la définition que nous donne le catéchisme : dans l’Eucharistie, nous croyons à la présence réelle de notre Seigneur Jésus-Christ dans son Corps, son Sang, son âme humaine et sa divinité. Présence réelle et substantielle (l’Être même de Dieu) sous les apparences du pain et du vin. C’est la raison pour laquelle l’Église nous invite aux gestes extérieurs manifestant notre adhésion à cette Présence divine : agenouillement pendant la Consécration, génuflexion avant la Communion eucharistique.
Les paroles du Seigneur dans l’Évangile de Jean sont très explicites : aux juifs qui l’écoutent et qui sont heurtés par la force de ce que dit le Christ concernant sa Chair à manger et son Sang à boire, Il ne revient pas en arrière. Au contraire, en voyant certains de ses auditeurs s’en aller, au lieu de les rattraper en leur disant qu’il ne s’agit que d’une image, Il se tourne vers ses disciples en leur disant : «Voulez-vous partir vous aussi ?».
Le Seigneur nous comble de ses bienfaits ; Il ne contente pas de nous appeler à une conversion radicale qui serait bien au-delà de nos forces et de nos capacités. Il nourrit notre conscience, notre intelligence et notre volonté de sa vie propre pour que nous puissions vivre son appel évangélique. Laissons-nous entrainer par la Foi de la grande Tradition de l’Église enracinée dans la Parole Divine. Adorons avec ferveur Celui qui se donne à nous pour que nous soyons à Lui. Demandons cette grâce de grandir dans la dévotion eucharistique : comme le rappelle le concile Vatican II, elle est source et sommet de toute vie chrétienne. Nous ne pouvons pas en faire l’économie car ce serait nous détacher volontairement du Christ Lui-même.