Même si nous connaissons la suite des évangiles, nous ne devons pas oublier la radicalité que représente l’appel du Seigneur s’adressant à Simon, André, Jacques et Jean. D’autant que le commencement de la péricope d’aujourd’hui nous donne la situation dans laquelle replacer cette scène : nous sommes juste après l’arrestation de Jean le Baptiste. Le signal est fort pour tous les opposants ou déviants religieux dans l’ensemble des populations soumises à Hérode. Adhérer à un nouveau Maître, surgit d’on ne sait trop où et recommandé par Jean-Baptiste qui vient d’être arrêté peut entraîner une réaction hostile, voire violente, de la part du pouvoir en place. Il y’a donc un vrai risque que les premiers appelés assument tant le charisme du Seigneur est fort. N’ayons pas peur de céder nous aussi à la force surnaturelle qui, de la crèche au crucifiement, nous interpelle chaque jour pour nous entraîner à la suite du Christ. Ayons le cœur des disciples, l’élan des gens de Ninive. C’est le même appel, c’est le même Seigneur, c’est à la même conversion pour un même Salut que nous sommes appelés. Et saint Paul nous en redit l’urgence, non que nous sachions l’heure, mais parce que l’Amour de Dieu nous presse : « Charitas Dei urget nos ! »
Et cet appel nous implique en premier lieu dans une conversion personnelle pour ensuite nous entraîner à entraîner le monde. Toujours saint Paul pour nous rappeler : « Malheur à moi, si je n’annonce pas l’Évangile ».
Vous allez me dire que tout cela nous le savons. Oui. Et je vous répondrai : qu’est-ce que cela a changé dans ma vie et dans ma manière d’annoncer l’Évangile ?