Le mot du Curé... Il est de mode aujourd’hui de vouloir absolument vider la notion d’enfer de tout contenu et de toute substance. L’enfer n’existe pas, et s’il existe, il est vide ! Tout cela placé sous le signe d’une pleurnicheuse sensiblerie et d’un refus des conséquences de l’exercice de notre libre arbitre. Le problème, c’est que les faits sont têtus : C’est lorsque les disciples demandent à Jésus de leur expliquer la parabole, que sans nuance et au premier degré Il leur parle de Satan, des démons, des fils du mauvais et de leur séparation des justes. A moins d’imaginer que Jésus nous explique une parabole par une légende, il faut une singulière mauvaise fois pour nier l’évidence : oui Satan existe, oui l’enfer existe, oui certains font le choix d’y aller.
Mais ce qui est à retirer de plus extraordinaire et qui doit nous émerveiller c’est la délicate sollicitude du Seigneur. Avant toute chose le Christ veut le bien et le bonheur de tous. Refuser de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie dès maintenant, c’est laisser toujours la possibilité d’un retour vers Dieu. Aussi cette réalité des lieux possibles de la vie éternelle ne nous entraîne pas dans une crainte stérile mais nous incite au contraire à vouloir suivre le Christ, non par peur de ce qui pourrait nous advenir de mauvais mais désir de ce qui nous est destiné de beau et de bon pour l’éternité. C’est la démarche positive que l’Église tire de l’Évangile et qu’elle nous invite à vivre. C’est le substrat de la petite parabole si discrète que Jésus nous propose après celle du bon grain et de l’ivraie : celle de la graine de moutarde. Comprenons bien comment la présence en nous du Royaume des Cieux va redimensionner notre vie au milieu du monde. Prenons un exemple tout simple et si proche de nous : sans cette présence du Royaume des Cieux dans le cœur de Bernadette, que serait Lourdes aujourd’hui ? Mais la disponibilité de l’âme de cette jeune fille a laisser pousser un arbre qui a dépassé tout ce qu’une imagination humaine aurait pu envisager, «si bien que les oiseaux du ciel font leur nid dans ses branches.» Regardons avec désir l’éternité en Dieu qui nous est promise, nous n’en n’aurons que plus de facilité a laisser se développer en nous la graine de moutarde, le Royaume des Cieux.