“Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie“. C’est l’apostrophe du père au fils aîné dans notre parabole de l’enfant prodigue. Nous nous extasions souvent sur la miséricorde expansive du père. Mais n’oublions pas que cette miséricorde n’est possible qu’en fin de cycle. Le jeune fils commence par se laisser prendre à l’esclavage du péché en faisant cette demande forte de tuer son père par la réclamation de l’héritage. La suite de sa vie découle de cet acte premier. Il entre ensuite dans l’amertume et la tristesse du péché et reconnaît sa faute. La troisième étape est la demande de pardon. Parce que tout cela est accompli, le père peut alors exercer sa miséricorde. Et elle est d’autant plus grande que la faute contre Dieu et contre les hommes est importante. Nous sommes souvent réticents aujourd’hui devant les notions de péché mortel ou véniel. Mais il y a bien des péchés qui conduisent à la mort spirituelle. Par l’intention ou l’intensité, ils ruinent en nous la vie divine et nous pouvons nous considérer comme morts à Dieu. Et seul Dieu peut nous réconcilier avec Lui en nous redonnant sa Vie. La démarche du sacrement de pénitence est bien révélée par cette parabole. Nous confessons la miséricorde de Dieu par l’énumération des actes qui ont conduit à la séparation d’avec Lui. Méditons avec ferveur cette parabole pour nous aider à bien préparer notre confession pascale. Si la miséricorde du Père nous aide à aller demander ce sacrement, l’attitude du fils prodigue nous aide à préparer la célébration.