Le mot du Curé...
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Les disciples répondent à cette injonction du Seigneur avec leurs moyens humains. Ils n’ont d’autre possibilité que les quelques pains et poissons qu’ils ont rassemblés. Ils ont bien conscience de leur faiblesse et de leur incapacité à résoudre la difficulté qui se présente à eux. Nous sommes bien souvent aussi démunis que les apôtres face aux situations difficiles de notre propre vie ou aux détresses de nos frères et sœurs. Comme eux, nous constatons notre faiblesse humaine : que faire pour ces S.D.F. qui traînent dans nos rues ? Que faire pour les chrétiens d’Orient et plus particulièrement ceux de la région de Mossoul ? Que faire pour cette jeunesse des fêtes de Bayonne dont le seul idéal parait être l’alcoolisation outrée et la dépravation morale ? Que faire face à toutes les détresses qui se présentent à nous ?... Baisser les bras et nous renfermer dans notre confort matériel et moral ? La réponse ne peut venir que dans l’espérance que nous trouvons dans l‘Évangile : Oui, la mort et le mal sont vaincus depuis le matin de Pâques ! Et c’est avec cette force reçue seulement et uniquement dans l’Esprit Saint que nous pouvons continuer de cheminer et de nous battre contre toutes les misères. Les nôtres d’abord, par notre conversion personnelle et notre attachement toujours plus grand au Christ par une vie intérieure toujours plus développée : par les sacrements de pénitence et de l’eucharistie, par la prière, par la méditation de la Parole de Dieu, enfin par tout ce qui peut renforcer notre amitié et notre intimité avec le Seigneur. Ce sera le rocher sur lequel nous édifierons le développement de notre vie fraternelle dans cette vertu de charité qui est l’Amour même de Dieu infusé en nous. Ne nous y trompons pas : l’admirable dans les œuvres des saints trouve sa source dans leur vie intérieure et sacramentelle. Sinon, nos propres œuvres en resteront à des actions sûrement généreuses et philanthropiques mais qui ne dépasseront jamais les limites de nos forces. Par notre refus d’une vraie vie spirituelle, nous acceptons la médiocrité d’une certaine stérilité. Le pape Jean-Paul II, de vénérée mémoire, avait commencé son pontificat par ce fameux : « Spallancate le porte a Cristo ! Ouvrez grandes les portes au Christ ! » N’oublions pas ce généreux commandement : toute la fécondité de ce grand pape est venue de l’ouverture des portes de son cœur au Christ ; toute la fécondité de notre vie viendra de l’ouverture des portes de notre cœur au Christ !