“ Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? “ L’apostrophe du Seigneur vient bien sûr interroger Pierre à ce moment critique de son incrédulité. Mais nous pouvons aussi nous approprier cette parole du Christ. Voyons d’abord la situation de Pierre : elle est pour le moins étrange. Non seulement le Seigneur l’appelle à venir jusqu’à Lui en marchant sur les eaux, mais encore le vent et les vagues menacent de le déstabiliser. Nous sommes capables de faire le parallèle avec notre propre vie. Nous aussi, le Seigneur nous appelle à venir jusqu’à Lui. Nous aussi, nous avons besoin de signes de sa part comme Pierre le fait en Lui demandant de le faire marcher sur les eaux pour aller Le rejoindre. Si nous regardons notre vie, nous voyons bien toutes ces occasions où nous avons sollicité la puissance divine pour nous encourager et nous faire grandir dans la foi. Comme Pierre a quitté la relative sécurité de la barque, nous avons pu laisser derrière nous le confort de nos habitudes pour aller à la rencontre du Seigneur. Comme Pierre, nous sommes partis avec un véritable élan, mais comme lui, nous avons été troublés par les événements intérieurs ou extérieurs de notre existence. Ils ont pu nous paraître insurmontables. Et comme Pierre, notre foi a faibli. Mais comme Pierre, nous avons crié vers le Seigneur. C’est là le point fondamental de cette péricope : dans son doute, dans sa crise de foi, il conserve l’option fondamentale de sa vie : il a choisi le Seigneur. Malgré tout, il sait qu’Il est son Rocher. Nous aussi, nous devons conserver cette assurance pétrinienne. Il est légitime que nous ayons des doutes, que notre foi faiblisse, soit que nous ne l’ayons pas entretenue, soit que les épreuves nous paraissent trop grandes ou les fardeaux trop lourds. Mais ce qui est important, c’est ce retour quasiment automatique vers le Seigneur en dépit de tout. Comme nous le dit si souvent saint Paul et encore la semaine dernière dans l’épitre aux romains: “Frères, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?... rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur “