Nous entrons dans cette période ambigüe du Carême où la joie de la conversion et de la communion avec le Seigneur se mêle avec une vision moins agréable de la pénitence, du jeûne, de l’abstinence. Nous savons bien que nous sommes appelés à marcher vers le Seigneur dans la plénitude de notre humanité. Bien sûr, notre âme est le lieu particulier de notre relation naturelle d’amitié qui nous lie avec Dieu. Et notre prière est l’élévation de cette âme vers le Seigneur. Mais c’est tout notre être qui participe de cette relation. Notre corps comme notre esprit sont le lieu de l’élévation vers Dieu. Toute la Liturgie de l’Église est construite pour que chacun des éléments qui nous constituent trouve à se nourrir dans le culte rendu à Dieu. L’encens symbolise notre prière, mais nous rappelle aussi la bonne odeur du Christ que nous sommes pour le Père. Ainsi, corporéïté et spiritualité s’unissent pour nous faire grandir dans notre relation avec Dieu. Dans notre Carême, l’abstinence de viande et le jeûne alimentaire nous aide à donner moins d’importance au monde matériel. C’est aussi une pénitence pour nos péchés et en réparation des péchés du monde. Chacun, à son rythme, peut utiliser ce moyen que le Christ nous invite à vivre dans l’Évangile de ce dimanche : la démarche de privation aide à considérer que la seule nourriture véritable est la Parole de Dieu qui nous conduit vers la Vie Éternelle.