Le mot du Curé... Le 27 août, lors de l’audience à Rome, le pape François, avec beaucoup d’humour à abordé comme le Seigneur le sujet de la paix entre nous, paroissiens, et de la correction fraternelle. C’est un sujet délicat et qui demande une charité sans faille. Dire la vérité à un frère sur sa conduite est facile. Le faire en dénonçant un agir tout en respectant profondément l’être est plus difficile : il faut suffisamment de délicatesse dans la charité pour dénoncer en blessant le moins possible, seule solution véritable pour que nous fassions grandir celui qui reçoit notre remarque. Il en faut de l’amour pour cela ! Le destinataire de notre discours doit avant toute chose ressentir profondément que nous ne voulons que son bien par amour gratuit pour lui. Notre remarque sera d’autant mieux reçue qu’elle sera totalement et parfaitement gratuite. Comment faire ?
Les maîtres spirituels nous enseignent que nous devons avoir l’habitude de prier le Seigneur de changer notre regard sur l’autre. C’est un changement radical qu’il nous faut : ne plus regarder l’autre avec nos yeux humains, nos critères, nos à-priori, nos préjugés, mais de demander au Seigneur de regarder nos frères comme Lui les regarde.
C’est un travail de longue haleine qui ne se fait pas du jour au lendemain : c’est dès aujourd’hui qu’il faut commencer cette prière pour peu à peu transformer la vision de notre cœur sur notre frère afin de le voir avec justice et vérité dans l’amour. Alors, mais alors seulement nous pourrons nous aventurer sur le terrain délicat de la correction fraternelle. Si cette impulsion divine nous manque, nous nous égarerons sur deux voies aussi mauvaises l’une que l’autre. La vérité sans la charité sera sécheresse blessante ; la charité sans la vérité nous entraînera dans une tolérance molle que le Seigneur pourra tout autant nous reprocher.