Le mot du Curé... Quelle folie peut cacher le nom de la fête liturgique que nous célébrons aujourd’hui ? Comment allier cet instrument de supplice et de mort avec l’idée que nous nous faisons de la gloire ? C’est que nous avons du mal à comprendre que l’amour de Dieu puisse passer par le chemin de la croix, c’est-à-dire par la souffrance acceptée et voulue par le Christ pour notre salut et notre rédemption. Ayons conscience que nous parlons de la vie éternelle de milliards d’êtres humains. Le Seigneur Jésus s’est livré sur la croix pour le salut éternel de tous les hommes de tous les temps. Le Fils est glorifié par le Père à cause de cet acte fou qui nous révèle la grandeur de l’amour divin. Saint Paul nous ouvre les yeux sur cette réalité dans le passage de l’épître aux Philippiens que nous méditons aujourd’hui : il fait le lien direct entre l’offrande du Christ et sa glorification par le Père qui élève son Fils au-dessus de tout. Pourquoi y pensons-nous si peu ? C’est que malheureusement notre vie éternelle n’est pas vraiment un souci prioritaire pour nous. Les joies et les difficultés terrestres, qui ne seront pourtant qu’un passage, tendent à occulter cette réalité ô combien plus grande de notre éternité en Dieu. Accueillir et comprendre la croix, c’est d’abord dépasser l’horizon terrestre et réinstaller l’éternité au centre de notre vie. Nous ne pouvons pas comprendre la croix, nous ne pouvons pas avoir besoin de lever les yeux vers elle tant que cette évidence n’est pas claire pour nous. Il ne s’agit pas de s’évader de nos difficultés présentes dans un lendemain qui chante, mais bien plutôt de préparer la transition, le passage (la Pâque) de cette vie terrestre à la vie éternelle. Alors le sens de la croix sera évident pour nous, alors nous en comprendrons la gloire.