L’Église nous invite à entrer cette semaine dans la réalité de l’Espérance chrétienne. Samedi, nous célébrons l’état de sainteté dans la Vie Éternelle que vit aujourd’hui la foule immense de ceux qui ont choisi résolument de vivre le choix évangélique durant leur passage terrestre. Unis au Christ malgré l’imperfection d’une vie humaine touchée par le péché originel, ils sont appelés maintenant à vivre une communion parfaite dans le Christ en face à face éternel de paix et de joie avec le Père. La deuxième réalité que nous méditerons dimanche est celle de l’attente purificatrice dont nous confions la conclusion à la miséricorde toute puissante de Dieu. C’est donc dans une joie profonde que nous abordons ces deux journées, même s’il demeure pour nous la souffrance et la douleur de la séparation d’avec ceux que nous aimons. Une des raisons qui nous aide à supporter cette fracture est de savoir son caractère transitoire. Oui, un jour viendra où, rassemblés dans l’amour de Dieu, nous vivrons en plénitude la joie sans larme que le Seigneur nous a promis. C’est toute l’ambiguité que nous vivons à chaque moment d’obsèques, plus ou moins tragiquement selon les circonstances particulières. Notre douleur rejoint la vie manifestée par la beauté des fleurs qui nous rappellent la magnificence de la vie en Dieu. Le cierge pascal qui domine cercueil et assemblée manifeste aussi la réalité de notre résurrection future annoncée et préparée par la Résurrection du Christ Jésus au matin de Pâques. Nous sommes appelés à lever les yeux vers la lumière qui se lève au-delà de l’horizon de la mort terrestre, tout en conservant les pieds bien ancrés sur terre pour continuer à avancer vers cet horizon. Ce sont deux réalités concrètes bien que différentes dont l’une prépare la plénitude de l’autre.
Oui, heureux serons-nous si nous préparons résolument dans la réalité d’aujourd’hui notre entrée dans la Réalité de demain !